Les exoplanètes et l'habitabilité

Publié le vendredi 14 juin 2019 12:36 - Mis à jour le vendredi 14 juin 2019 12:36

Partie 3

3/Futures expéditions possibles

On apporte beaucoup d’importance à la possibilité d’habiter une exoplanète.

Proxima B est un des plus grands espoirs des exoplanètes. C’est pour cela que nous l’avons choisi comme exemple.

 


 

Savoir qu’elle existe, c’est formidable. Mais de là à y emménager, mieux vaut ne pas compter dessus tout de suite.

La découverte de Proxima B, la planète la plus proche de la Terre en dehors de celles du système solaire, est encourageante :

 

D’une masse comparable à notre Terre (25 % de plus quand même, selon ses co-découvreurs), la nouvelle exoplanète découverte a toutes les chances d’avoir un sol, un vrai, pas comme les gazeuses Jupiter, Saturne, Neptune et Uranus.

Autre point fort : Proxima B se situe dans une relative zone de confort vis-à-vis de son étoile, à 7,3 millions de kilomètres, quand la présence de vie semble possible, d’après les chercheurs, entre 6,3 et 12,2 millions.

Pour le reste, c’est encore un peu l’aventure.

 

·Climat : Frisquet.

Proxima B a beau se trouver 20 fois plus près de son étoile que nous vis-à-vis du Soleil, ce n’est pas pour autant la Côte d’Azur. Proxima du Centaure, son étoile, est une naine rouge dont la surface est deux fois moins chaude (2.800°C) que celle de notre Soleil. En conséquence, les chercheurs ont évalué à -39°C la température moyenne sur Proxima B, en dehors d’un éventuel effet de serre induit, par exemple, par l’eau ou le CO.

L’espoir subsiste : Sur Terre, sans l’effet de serre provoqué par l’atmosphère, on en serait à -18°C. Et pourtant, il a fait 34,5°C à Lille le 24 août 2016.

 

·Atmosphère : Pas gagné

Malheureusement, il est difficile de détecter une enveloppe gazeuse à quarante mille milliards de kilomètres de distance. En attendant de disposer d’outils d’observation plus puissants, les chercheurs peuvent seulement indiquer que la présence d’une atmosphère n’est « pas définitivement exclue », malgré quelques circonstances décourageantes.

Proxima B est notamment si proche de son étoile (qui ne pèse que 12 % du poids du Soleil) que l’atmosphère a pu se trouver « érodée » par les radiations et orages magnétiques de Proxima du Centaure. En outre, il y a une chance significative pour que la planète ne présente qu’une seule face à son étoile, bloquée comme la Lune l’est, vis-à-vis de la Terre. Il faudrait alors une circulation intense pour que l’atmosphère se stabilise, notent les chercheurs.

 

·Conditions de vie : Irradiées plutôt que radieuses

Radiographie gratuite à tous les coups. Les naines rouges comme Proxima du Centaure sont, d’après l’astrophysicien Michaël Gillon, « très actives et possèdent un champ magnétique très puissant ».

D’après les chercheurs qui ont découvert Proxima B, la planète recevrait ainsi l’équivalent de 600 fois le flux magnétique envoyé par le Soleil à la Terre, et 400 fois le rayonnement X. Rédhibitoire pour faire pousser des patates ? « On ne sait jamais, il est possible que des formes de vie s’adaptent aux radiations », tempère Michaël Gillon. En outre, l’activité des naines rouges diminue avec le temps : Proxima du centaure a peut-être déjà atteint l’âge de raison.

 

·Voyage : Dans très longtemps

Pour parcourir les quarante mille milliards de kilomètres qui nous séparent de Proxima B, il faudrait, estime Michaël Gillon, 50.000 ans à bord d’une navette spatiale équipée de la technologie actuelle. Même à la vitesse d’une sonde spatiale comme Hélios, l’objet le plus rapide jamais construit par l’homme (70 km/s), il faudrait encore 18.000 ans. Seul espoir raisonnable, pour l’astrophysicien : « Maîtriser la fusion nucléaire », une technologie qui permettrait d’atteindre les 30.000 km/s et d’approcher Proxima B en une quarantaine d’années.

 

Il reste un dernier point à étudier : Le syndrome de …………..

C’est une théorie qui consiste à croire que dès que l’homme n’a plus de vision ou de sensation de présence de la Terre, il devient vite fou…

Vrai, ou pure croyance ? Cela pourrait grandement contraindre pour les expéditions futures…

 

 

4/Bon, et dans tout ça, la conclusion ?

 

Et bien, vous l’avez compris, c’est pas vraiment gagné.

L’habitabilité d’une exoplanète dépend de vraiment beaucoup de facteurs.

On croit beaucoup dans cette branche de l’aérospatiale, mais comme il y a un début à tout, on croit en l’accroissement des chances d’envoyer un homme en dehors du système solaire. Il y a 60 ans, on a eu l’idée folle d’aller dans l’espace. Puis sur la Lune. Quand nous aurons (théoriquement) mis les pieds sur une exoplanète, nous viserons toujours un autre objectif.

C’est la nature humaine.